Habemus papum.

Le cardinal américain Mgr Robert Francis Prevost, OSA, a été élu Pape le 8 mai 2025 sous le nom de Léon XIV. Né à Chicago en 1955, il s’est illustré par un parcours international entre missions au Pérou, responsabilités à la tête de l’Ordre de Saint-Augustin et hautes fonctions au Vatican. Polyglotte, canoniste et homme de dialogue, il a été nommé cardinal en 2023, avant d’accéder à la tête du Dicastère pour les évêques, puis d’être élu Pape.

Origine et formation

Mgr Robert Francis Prevost est né le 14 septembre 1955 à Chicago, aux États-Unis, dans une famille d’ascendance française, italienne et espagnole. Après avoir terminé ses études secondaires au petit séminaire de l’ordre de Saint-Augustin en 1973, il obtient un bachelor en mathématiques à l’université Villanova près de Philadelphie en 1977. Il entre chez les Augustins la même année, prononce ses premiers vœux en 1978 et sa profession solennelle en 1981. Il reçoit une licence en théologie de la Catholic Theological Union de Chicago.

prêtre missionnaire

Le 29 août 1981, il prononce ses voeux solennels. Il est ordonné prêtre à Rome le 19 juin 1982 par Mgr Jean Judot, alors pro-président du secrétariat pour les non-croyants. Il poursuit ensuite des études de droit canonique à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin (Angelicum), où il obtient une licence en 1984 puis un doctorat en 1987, avec une thèse sur le rôle du prieur local dans l’Ordre de Saint-Augustin. Dès 1985, il part en mission au Pérou, où il devient chancelier de la prélature territoriale de Chulucanas et vicaire de la cathédrale. Après un court retour aux États-Unis, il retourne au Pérou en 1988, où il dirige le séminaire des Augustins de Trujillo, enseigne le droit canonique, la patristique et la morale, et fonde une paroisse dans la périphérie pauvre de la ville.

responsabilité dans l’Ordre de Saint-Augustin

En 1999, il est élu provincial de la province du Midwest des Augustins à Chicago. De 2001 à 2013, il est prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin, exerçant ainsi la plus haute responsabilité de son ordre religieux.

évêque, préfet du Vatican et cardinalat

En novembre 2014, le pape François le nomme administrateur apostolique, puis évêque du diocèse de Chiclayo au Pérou en 2015, dans un contexte difficile pour l’Église locale. Il est ensuite appelé à Rome pour succéder au cardinal Ouellet comme préfet du Dicastère pour les évêques, prenant ses fonctions le 12 avril 2023. Ce dicastère joue un rôle central dans la sélection des évêques à travers le monde. Mgr Prevost est créé cardinal par le pape François le 30 septembre 2023.

Message du Pape Léon XIV à la conférence des évêques de France à l’occasion du 100e anniversaire de la canonisation de saint Jean Eudes, saint Jean-Marie Vianney et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face

Je suis heureux de pouvoir m’adresser pour la première fois à vous, pasteurs de l’Église de France et, à travers vous, à tous vos fidèles alors qu’est célébré, en ce mois de mai 2025, le 100ème anniversaire de la canonisation de trois Saints que, par la grâce de Dieu, votre pays a donnés à l’Église universelle : Saint Jean Eudes (1601-1680), Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859) et Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face (1873-1897). En les élevant à la gloire des autels, mon prédécesseur Pie XI souhaitait les présenter au Peuple de Dieu comme des maîtres à écouter, comme des modèles à imiter, et comme de puissants soutiens à prier et à invoquer. L’ampleur des défis qui se présentent, un siècle plus tard, à l’Église de France, et la pertinence toujours très actuelle de ses trois figures de sainteté pour y faire face, me poussent à vous inviter à donner un relief particulier à cet anniversaire.

Je ne retiendrai, dans ce bref Message, qu’un trait spirituel que Jean Eudes, Jean Marie Vianney et Thérèse ont en commun et présentent de manière très parlante et attrayante aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui : ils ont aimé sans réserve Jésus de manière simple, forte et authentique ; ils ont fait l’expérience de sa bonté et de sa tendresse dans une particulière proximité quotidienne, et ils en ont témoigné dans un admirable élan missionnaire.

Le regretté Pape François nous a laissé, un peu comme un testament, une belle Encyclique sur le Sacré-Cœur dans laquelle il affirme : « Un fleuve qui ne s’épuise pas, qui ne passe pas, qui s’offre toujours de nouveau à qui veut aimer, continue de jaillir de la blessure du côté du Christ. Seul son amour rendra possible une nouvelle humanité » (Dilexit nos, n. 219). Il ne saurait y avoir de plus beau et de plus simple programme d’évangélisation et de mission pour votre pays : faire découvrir à chacun l’amour de tendresse et de prédilection que Jésus a pour lui, au point d’en transformer la vie.

Et à ce titre, nos trois Saints sont assurément des maîtres dont je vous invite à faire sans cesse connaître et apprécier la vie et la doctrine au Peuple de Dieu. Saint Jean Eudes n’est-il pas le premier à avoir célébré le culte liturgique des Cœurs de Jésus et de Marie ; Saint Jean Marie Vianney n’est-il pas ce curé passionnément donné à son ministère qui affirmait : “Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus” ; et enfin, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face n’est-elle pas le grand Docteur en scientia amoris dont notre monde a besoin, ellequi “respira” à chaque instant de sa vie le Nom de Jésus, avec spontanéité et fraicheur, et qui enseigna aux plus petits une voie “toute facile” pour y accéder ?

Célébrer le centenaire de canonisation de ces trois Saints, c’est d’abord une invitation à rendre grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il a accomplies en cette terre de France durant de longs siècles d’évangélisation et de vie chrétienne. Les Saints n’apparaissent pas spontanément mais, par la grâce, surgissent au sein de Communautés chrétiennes vivantes qui ont su leur transmettre la foi, allumer dans leur cœur l’amour de Jésus et le désir de le suivre. Cet héritage chrétien vous appartient encore, il imprègne encore profondément votre culture et demeure vivant en bien des cœurs.

C’est pourquoi je forme le vœu que ces célébrations ne se contentent pas d’évoquer avec nostalgie un passé qui pourrait sembler révolu, mais qu’elles réveillent l’espérance et suscitent un nouvel élan missionnaire. Dieu peut, moyennant le secours des saints qu’Il vous a donnés et que vous célébrez, renouveler les merveilles qu’Il a accomplies dans le passé. Sainte Thérèse ne sera-t-elle pas la Patronne des missions dans les contrées mêmes qui l’ont vu naître ? Saint Jean-Marie Vianney et Saint Jean Eudes ne sauront-ils pas parler à la conscience de nombreux jeunes de la beauté, de la grandeur et de la fécondité du sacerdoce, en susciter le désir enthousiaste, et donner le courage de répondre généreusement à l’appel, alors que le manque de vocations se fait cruellement sentir dans vos diocèses et que les prêtres sont de plus en plus lourdement éprouvés ? Je profite de l’occasion pour remercier du fond du cœur tous les prêtres de France pour leur engagement courageux et persévérant et je souhaite leur exprimer ma paternelle affection.

Chers frères Évêques, j’invoque l’intercession de Saint Jean Eudes, de Saint Jean-Marie Vianney et de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, pour votre pays et pour le Peuple de Dieu qui y pérégrine courageusement, sous les vents contraires et parfois hostiles de l’indifférentisme, du matérialisme et de l’individualisme. Qu’ils redonnent courage à ce Peuple, dans la certitude que le Christ est vraiment ressuscité, Lui, le Sauveur du monde.

Implorant sur la France la protection maternelle de sa puissante Patronne, Notre-Dame de l’Assomption, j’accorde à chacun de vous, et à toutes les personnes confiées à vos soins pastoraux, la Bénédiction Apostolique.

Du Vatican, le 28 mai 2025

LÉON PP. XIV