1er juin 2022 : Mgr Delmas : « Nous rencontrer pour chercher ensemble ce que Dieu attend de notre Église »
Lettre de Monseigneur Delmas :
« La phase diocésaine du synode se clôt ce dimanche. Je me réjouis de la mobilisation importante que ce synode a suscitée en Anjou : 450 contributions, plus de 4 000 personnes se sont exprimées. Je veux exprimer ici ma reconnaissance aux diacres à qui j’avais confié le soin d’organiser des rencontres synodales. Je dis aussi toute ma reconnaissance à Madame Claire Yon et à Monsieur Vincent Fargue qui ont accepté la responsabilité de conduire ce travail jusqu’à la rédaction de la synthèse qui viendra enrichir la réflexion de l’ensemble de l’Église présente en notre pays et dans le monde. Les membres du peuple de Dieu qui ont pu le faire se sont rencontrés, se sont écoutés et exprimés. Ils ont cherché à discerner la volonté de Dieu à partir de ce qu’ils vivent localement.
Des orientations à mettre en œuvre localement
Une deuxième étape commence aujourd’hui. Les évêques vont faire la même chose lors de leur assemblée plénière de ce mois de juin en s’appuyant sur le fruit des remontées de chacun de leurs diocèses. Cela se passera à Lyon. Chaque évêque sera accompagné des délégués de son diocèse.
Il reviendra ensuite au pape, à partir des conclusions du synode des évêques en 2023 d’en tirer les conclusions pour l’Église universelle. Le processus ne sera cependant pas terminé puisque ces orientations auront à être mises en œuvre localement dans un esprit synodal.
Discerner ensemble
Au terme de cette première étape, il est bon de garder en mémoire la finalité de cette réflexion car elle nous permettra de discerner dès à présent les enseignements reçus au sein de nos rencontres et synthétisés dans notre contribution. Je reprends ici les quelques mots que je vous avais confiés au début de notre démarche : « Dans quel but, en effet, prenons-nous du temps pour échanger comme nous y sommes invités ? Il ne s’agit pas seulement de faire entendre notre voix, de partager nos idées même si c’est nécessaire et essentiel. L’objectif est de nous rencontrer pour chercher ensemble ce que Dieu attend de notre Église en ce temps où nous sommes. La finalité est de discerner ensemble comment l’Église est appelée à répondre plus fidèlement à sa mission aujourd’hui, comment l’Église est appelée à percevoir de façon plus fine cette conversion à laquelle le Christ l’appelle ».
Responsabilité du conseil pastoral diocésain
Le conseil pastoral diocésain qui va être constitué recevra cette responsabilité de veiller à ce discernement et aux actions qui suivront. Il contribuera ainsi à préparer l’ensemble du peuple de Dieu dans notre diocèse à accueillir, dans la confiance, les conclusions que le pape nous donnera au terme du synode des évêques de 2023. »
Plus de 4000 participants
Les catholiques de l’Anjou ont répondu très nombreux à l’invitation du pape. 450 contributions ont été envoyées à l’équipe synodale, et le nombre de participants est estimé à plus de 4000, une évaluation imprécise due au fait que des personnes ont pu participer à plusieurs équipes.
Ce qui ressort en premier lieu de cette consultation, c’est l’enthousiasme des participants pour cette démarche, où le dialogue et l’écoute ont été mis en avant. Et ce, malgré la complexité des questions et du vocabulaire des documents qui accompagnaient le processus. Le constat a été fait que de nombreux lieux d’écoute et de dialogue existent déjà dans le diocèse, dans les paroisses ou dans les mouvements de jeunes par exemple.
Préoccupation de la gouvernance
Mgr Delmas avait appelé les fidèles à réfléchir en particulier sur le thème « Autorité et participation ». Le thème de la gouvernance a donc été beaucoup abordé par les équipes.
Structure hiérarchique lourde, verticalité, cléricalisme, ces critiques sont souvent revenues dans les échanges. A émergé une forte demande pour plus de coresponsabilité dans les instances de décision, avec une place plus grande à accorder aux laïcs, et en particulier aux femmes.
Accueil et proximité
Parmi les autres thèmes régulièrement abordés, la conviction que l’Église doit se préoccuper davantage de l’accueil des plus fragiles et de ceux qui se sentent « à la marge » : divorcés-remariés, personnes homosexuelles, les migrants…
Autre sujet fréquemment traité : la nécessité de développer des liens de proximité, en s’appuyant sur des petits groupes de quartier, par exemple, ou par la création de « tiers lieux », où pourraient se rassembler croyants et non-croyants pour des débats de société, des temps conviviaux, des échanges de savoirs, des jardins partagés…
Enfin deux préoccupations récurrentes : La place des jeunes, qui sont souvent absents des célébrations dominicales ; et la santé des prêtres, avec le souci de les aider à faire face au vieillissement, à l’isolement, à l’épuisement.
Un conseil pastoral diocésain
Dans la prolongation de cette démarche, Mgr Delmas a déjà annoncé la constitution d’un conseil pastoral diocésain. Ce dernier aura en particulier la responsabilité de veiller au discernement des chemins à suivre pour que l’Église locale, à l’image de l’Église universelle, réponde au mieux à la conversion à laquelle le Christ l’appelle.
De façon plus générale, toutes les conférences épiscopales du monde sont en train de relire les synthèses que leur ont transmises les diocèses. Ils en tireront une nouvelle synthèse, qui sera envoyée à Rome en août 2022. Un premier document de travail sera alors élaboré par le Vatican et retournera vers les conférences épiscopales pour les derniers ajustements avant juin 2023. Le document final sera examiné au cours du synode des évêques, en octobre 2023.